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lundi 19 janvier 2015

Je ne suis PAS Charlie.

    Alors que l'hystérie collective s'empare une fois de plus de l'esprit de mes concitoyens, je constate avec une certaine amertume qu'il n'est décidément pas facile de faire prévaloir la raison sur l'émotion, tout aussi légitime qu'elle soit. A croire que nous sommes entourés de moutons de Panurge trop fainéants ou peut-être menant une vie trop ennuyeuse aussi, pour réfléchir deux secondes aux décisions qu'ils prennent. Comme il est tentant de se rassembler tous autour d'une cause commune et de se croire réunis par delà toutes les différences (sociales, ethniques, culturelles, etc.) qui nous séparent habituellement et qui reprendront bientôt leur droit comme avant. Je ne veux pas être pessimiste mais c'est bien ce qui va se passer. 
       Ne rêvons pas, les causes qui mènent au fondamentalisme islamiste et en font une menace pour la France, l'Europe et le monde entier, ne vont pas disparaitre au lendemain des manifs de soutien à la soi-disant liberté d'expression. Une liberté d'expression d'ailleurs bien encadrée à l'intérieur d'un politiquement correct et d'une auto-censure médiatiques que seuls auront le droit de transgresser les gens bien marqués à gauche ou à l'extrême-gauche. Une liberté surveillée donc qui laisse un goût amer à tous ceux qui aimeraient aussi avoir leur mot à dire mais qui ne passent jamais sur les écrans ou dans les journaux, sauf quand on peut en dire du mal en trafiquant leurs déclarations ou en en donnant une interprétation erronée (Dieudonné). 
     Si par exemple, je vous dis que la nation française ne sera pas unie tant que le peuple qui la constitue n'est pas homogène et qu'ainsi je m'oppose au multiculturalisme, quelles seront les chances d'un tel message d'être entendu. Pas nombreuses, voire nulles, à mon avis. Si je vous dis que les religions avec leur paradis et tout le tralala sont des attrape-couillons, ce qui n'est pourtant pas très loin de ce que pouvaient penser des gens comme ceux qui ont été assassinés à Charlie-Hebdo, serai-je encensé par les médias pour l'audace de ma liberté de ton. J'en doute. Si je vous dis que la récupération politique et religieuse de cette histoire me dégoûte, ne passerai-je pas pour un mauvais citoyen, asocial, voire psychopathe ? J'en ai bien peur. Que puis-je faire alors ? Ne me reste plus si je veux préserver ma qualité de vie qu'à m'occuper, comme le Candide de Voltaire, de cultiver mon propre jardin en me moquant bien de ce qui arrive autour de moi. Je serai devenu individualiste comme m'y pousse la bêtise de mes contemporains avec lesquels j'ai de plus en plus de mal à m'accorder. Un peu triste, non ?

dimanche 18 janvier 2015

Elle court, elle court la banlieue.

Paris et sa banlieue, 1973.  Comparez la population des trains de banlieue de l'époque et l'ambiance qui y règne, avec celles d'aujourd'hui. Voilà, vous avez tout compris.